mardi 10 novembre 2009
ROGUE TRADER, PROLOGUE - PART.2 : RESUME
Le monde tournoie, s’ébroue, s’ébranle, tangue, bascule au-dessus de sa tête… Au gré de ses manœuvres, la pénombre, les astres, les nuages de gaz virevoltent et spiralent tout autour de lui, flous et confus. Devant lui, son ennemi vire soudain à tribord. Il agrippe le manche de pilotage de sa main de fer et tire de toutes ses forces, tandis que son autre, recouverte d’electoos, papillonne sur les écrans de contrôle pour ajuster vitesse et trajectoire d’un simple influx électrique. D’une caresse, il coupe les moteurs, active les rétrofusées, et sent son corps s’arcbouter sous la pression.
Le manche tremble avec violence, mais il ne relâche pas sa poigne d’un millimètre. L’appareil cahote, agité de féroces secousses, pendant ce qui semble être une éternité. Des alarmes résonnent dans le cockpit. Des voyants s’allument. Il laisse son Lightning ‘décrocher’. Une fraction de seconde. Juste une fraction de seconde. Puis il rallume ses réacteurs au maximum de leur puissance. Sous le coup de l’accélération, son casque se colle à son siège. Le vaisseau se redresse en un arc brusque et abrupt. Pile dans le dos de l’ennemi.
Au-delà du cockpit, tout n’est que chaos et destruction. Les tirs zèbrent l’obscurité de l’espace, dans un silence de mort. Les salves des macrocannons qui irradient de la frégate impériale strient le ciel en vagues successives, tandis que des explosions bourgeonnent et se fanent dans leur sillage. Un spectacle presque paisible. Tranquille. Serein.
Son Lightning transperce l’épais panache de fumée noire qui s’échappe des réacteurs de l’appareil adverse et qui stagne, comme figé dans l’espace. Ses yeux sont fixés sur sa cible. Rien ne pourra les en détourner. Rien d’autre n’existe. Rien que lui et sa proie. Le chasseur ennemi fait plusieurs embardées, louvoie pour tenter de le semer, mais rien n’y fait. L’étau continue de se resserrer indéniablement. Qu’il le veuille ou non, il sait déjà à l’avance ce qu’il va faire, et ses serres sont prêtes à se planter dans son dos. Son adversaire tente une dernière manœuvre aussi désespérée que vaine. Prévisible. Si prévisible… Son doigt se pose sur la gâchette. Sur son écran de contrôle, son viseur vire au rouge, fixé sur la cible, et un léger sifflement d’avertissement résonne dans l’habitacle. Il le tient. Ils finissent tous par tomber… Malgré son sourire, une étrange lassitude le gagne. Clic.
Les mitrailleuses crachent. Etincelles fugaces qui naissent et meurent sans un bruit. Le chasseur se cabre, se déporte soudainement. Sebastion plisse légèrement les yeux, presque aveuglé par la luminosité. Ganf Magna se dévoile, titanesque globe suspendu dans l’espace. Ses yeux se posent sur ses continents, recouverts de jungles luxuriantes, ses océans d’un bleu topaze, son atmosphère d’un bleu pâle et irisé… Une seconde rafale. Dans un déluge de flammèches, ses tirs heurtent le blindage hétéroclite de son adversaire. Des bouts de tôle rivetés et gondolés et un bric-à-brac de poutres de métal imbriquées giclent et tournoient dans l’espace… Les bolts scarifient sa coque à la peinture rouillée et écaillée, érafle l’insigne de son escadron : une gueule béante, tenant une hache entre ses dents acérées, peint de manière grotesque et sans finesse aucune…
Le rugissement de l’Ork sature ses récepteurs Vox. Bon sang, ne pouvaient-ils pas apprendre à utiliser des fréquences spécifiques ?
Une fine fumée ne tarde pas à émaner de l’aileron et des réservoirs de l’appareil. Le Fighta Ork crachote flammes, fumées et vapeurs de Prométhéum. Probablement sur les conseils de son imbécile de copilote Gretchin, la brute épaisse qui sert de pilote au Fighta tente de se mettre à l’abri en filant vers l’atmosphère. Pathétique. Et complètement stupide.
La proue du Fighta rougeoie au contact de l’atmosphère, et le chasseur s’embrase soudain, tandis que les flammes gagnent les réservoirs. Le vaisseau n’est plus qu’une torche ardente qui se désagrège petit à petit. L’Ork hurle et noie les glapissements de terreur du Gretchin… Dans une déflagration de carburant enflammé et de fumée noire, son adversaire se décompose pour ne laisser que silence et cendres…
Sebastion vire à bâbord. Devant lui se profile la silhouette noire de la frégate impériale et de son escorte. Des transports de troupes sont en train de filer vers la planète, avec à leur bord des milliers de soldats entassés et prêts à se déverser sur sa surface pour venir en renfort aux forces de défense planétaire assiégées… Il imagine les mines sombres et déterminées des conscrits. Les vétérans du 18e Fenksworldien devraient être en train de vérifier une dernière fois leurs armes, les sadiques spadassins du 44e Malfien, quant à eux, aiguisent probablement leurs lames. Quant aux barbares du 117e Fedridien, ils devaient sans doute s’adonner à des rituels païens et abjects afin d’implorer la bienveillance des esprits de leurs ancêtres…
Soudain, des tirs viennent se fracasser sur les boucliers énergétiques du Lightning, projetant des flashs de lumière iridescente le long du cockpit. Sebastion est tiré de sa rêverie. Ses yeux dardent un temps vers la frégate, prise à parti par deux Raiders Orks. Leurs lances d’abordage sont déployées, et s’apprêtent à frapper, malgré la sévérité des dégâts que leur causent les cannons impériaux. Puis ses yeux se fixent sur le chasseur qui a osé le toucher, qu’il peut vaguement apercevoir derrière lui. Il accélère.
Les tirs fusent autour de lui, mais il les esquive sans difficulté. Il coupe brusquement, enclenche ses rétrofusées. Le Fighta qui l’avait pris en chasse est pris au dépourvu, et passe devant lui sans avoir compris sa manœuvre. La torpille de Sebastion fustige l’appareil ennemi, qui explose en milliers de fragments incandescents.
A côté de lui, un vaisseau de son escadron est abattu. Encore un mort sous son commandement… Les échanges sont sévères, le combat acharné. Ces Orks avaient beau être stupides, leur ténacité était exemplaire, et leur témérité avait de quoi leur donner des sueurs froides.
Le récepteur Vox de Sebastion crépite et grésille. « Mayday, mayday. Transporteur 6354X24 de l’Alliance Céleste demande assistance immédiate. Un Raider Ork nous talonne, on a besoin d’aide… Ils sont presque sur nous ! Par le très saint Empereur-Dieu, ils sont presque sur nous ! » Sebastion scrute du regard les étendues obscures, et ses yeux se posent sur un petit convoi de vaisseaux de ravitaillement civil qui s’extirpe de l’influence gravitationnelle de la planète. Des fermiers colons… Ils n’ont aucune chance.
Derrière eux, un Raider Ork de classe Onslaught les pourchasse, crachant des panaches de fumées noires. Il semble en piteux état. Probablement des guerriers de la Waaagh ! qui avaient décidé qu’il était plus profitable pour eux de piller ce qu’ils pouvaient avant de déserter leur horde.
Un autre message crépite dans le transpondeur. « Appel à tous les vaisseaux. Je répète, appel à tous les vaisseaux. Rendez-vous coordonnées 457V54, 1422T78 pour assaut sur la colonie n°1. » Sebastion réfléchit. Ses yeux sont fixés sur le convoi civil, à la merci des pillards xenos. Il active son émetteur. « Cormoran à Albatros, je m’occupe de l’Onslaught. » La réponse ne tarde pas. « Albatros à Cormoran. Lieutenant, nos ordres sont clairs. Nous devons… » Sebastion regarde les lances d’abordage du Raider se déplier. « Je connais les ordres. Couvrez-moi, Albatros. » Un court silence. « Bien, mon lieutenant ».
Sebastion vire vers sa cible, tandis que le reste de l’escadron file à travers l’atmosphère. L’Onslaught grossit à vue d’œil. Une titanesque embarcation, qui suppure son air vicié et du Prométhéum. Il scrute le vaisseau, en quête d’une brèche, d’un point faible à exploiter. Ses yeux se posent sur une fissure qui zèbre sa coque. Une torpille pourrait faire l’affaire…
Dans son Vox, les voix gutturales des Orks beuglent à n’en plus finir.
- Gooba ! Humains êt’ Kaskrout de Gubaz !
- Kaskrout ! Kaskrout !
- Vos gueul’ ! Pô roz’ tou pour Gubaz !
- Gubaz pas Warboss de Waaagh ! Pô roz’ tout à Grumsnug !
- Gubaz t’bouf tou kru si pas avoir pô roz’ !
- Kai, kai ! Gubaz pas Warboss mé avoir morçô…
- Gro morçô ! Huh ? Kekseksa ?
Soudain, sur le pont supérieur du Raider, il voit les tourelles archaïques pivoter dans sa direction. Il a été repéré. Il zigzague, slalome, tandis que l’artillerie lourde le pilonne… Encore. Encore un peu… Son doigt se pose sur sa gâchette. Maintenant ! Sa torpille file en direction de la brèche. Sebastion tire sur le manche, tout en esquivant les tirs ennemis. Une lumière aveuglante entoure l’appareil alors que la torpille s’abat sur la coque fissurée.
Soudain, des crépitations éclatent tout autour de lui. Il jette un œil derrière lui et aperçoit un Fighta et un Fighta-Bommer qui semblent l’avoir pris en chasse. Sebastion s’éloigne, talonné par le chasseur léger. Mais il remarque vite que le bombardier Ork ne l’a pas suivi, et continue vers le transport civil, frappé des armoiries de l’Honorée Guilde de l’Alliance Céleste.
Il peste, et vire de bord, en esquivant les tirs ennemis. Il met en joue et ouvre le feu sur le Bommer. Ses bolters crachent, vomissent… Mais rien ne semble pouvoir pénétrer l’épais blindage du bombardier. Encore. Encore. Derrière lui, le Gretchin qui pilote la tourelle du Fighta cingle l’air tout autour de son Lightning.
Le bombardier explose, alors que rugit l’Ork à ses commandes. Le Lightning est de nouveau secoué par de terribles déflagrations. Les batteries antiaériennes de l’Onslaught continuent de tirer. Il semble que sa torpille n’ait pas été assez suffisante pour la mise à mort. Il vire et file de nouveau vers le Raider, tout en s’assurant que le Fighta le suive bien. Il a un plan.
Il essuie quelques tirs du chasseur adverse, alors qu’il contourne le Raider tout en se mettant hors d’atteinte de ses canons. Bientôt, il aperçoit la poupe, noyée dans une épaisse fumée ténébreuse. Et entrevoit les réacteurs de l’embarcation Ork. Derrière lui, le Fighta continue de le poursuivre à toute allure. Parfait.
Il décroche à nouveau, tandis que l’Ork, pris de court, conserve sa vitesse et le dépasse. « Huh ? » Le Lightning se met à tournoyer brusquement, mis à l’épreuve d’une violente décélération. Sebastion stabilise non sans mal l’appareil, dans les hurlements des signaux d’alarme. Ajuste son tir. Clic.
Mais l’Ork fait preuve d’une dextérité malheureuse. Il esquive les tirs de Sebastion, et évite de peu le vaisseau allié. Sebastion enrage. Il est désormais en situation délicate, presque immobile, et une proie facile, même pour un stupide Ork. Il tente de prendre un peu de vitesse. Tout ce qu’il peut faire d’autre… Clic.
Ses bolts strient l’espace en direction des moteurs de Prométhéum du Raider. Son doigt se crispe sur la gâchette de longues secondes, tandis que le Fighta amorce une nouvelle descente. Le manche grelotte dans sa main, tandis que les mitrailleuses crachent sans discontinuer.
Les premières salves du Fighta crépitent contre son bouclier et sur son blindage. La pluie de métal devient plus dense, et commence à percer sa carlingue. Allez ! Il entend le rire strident du Gretchin qui le martèle depuis sa tourelle de combat. Puis soudain…
Les moteurs gonflent, se dilatent, se fissurent, révélant un maelström de flammes incandescentes. Le feu gagne les réservoirs de carburant. Et le Raider explose de l’intérieur, depuis la poupe jusqu’à la proue. Gubaz hurle de rage, de frustration. Puis les Vox s’éteignent tout d’un coup. Sebastion tente de naviguer entre les débris, esquivant tôle, rivets et fragments de blindage lourd qui ricochent contre son vaisseau. Le Fighta Ork évite un énorme bout de carlingue qui dérive, encore embrasé, et fonce vers le Lightning. Huh ?
Le Fighta frôle le Lightning, évitant une collision fatale de seulement quelques mètres. Sebastion peut entrevoir une fraction de seconde le Gretchin l’observer de sa tourelle, avec ses grosses lunettes et son antique bonnet d’aviateur, l’air médusé et légèrement incrédule… Puis : Bong. Le chasseur finit sa course dans un énorme morceau de blindage.
Sebastion s’extirpe difficilement du lieu de carnage, esquive une poche de gaz enflammée, passe à côté de la carcasse carbonisée et comme désossée de l’Onslaught, volète entre les corps morts d’Orks et les débris rougeoyants. Son chasseur a été durement malmené par son pilotage cavalier et gravement endommagé par les assauts Orks et la dernière déflagration…
Un message de remerciement lui parvient du vaisseau cargo de l’Alliance Céleste, avant qu’il ne se translate dans l’Immaterium. Sebastion regarde le tourbillon du Warp s’ouvrir comme une gueule terrifiante cinglée d’éclairs roses malsains… Puis il se referme soudain, ne laissant que l’obscurité de l’espace dans son sillage.
Sebastion parvient à ramener le Lightning vers la frégate malgré les nombreuses avaries, et se pose en catastrophe. Le vaisseau impérial semble avoir triomphé des Raiders Orks, qui ne sont plus que des charognes calcinées. Ils s’agrippent encore à la frégate, leurs lances d’abordage consumées comme des mains squelettiques…
Le bouclier se réactive et Sebastion ouvre son cockpit. Il descend de l’appareil et retire son casque, essuie la sueur qui perle de son front.
- Lieutenant !
Sebastion se tourne vers la voix qui l’a interpellé. Cinq hommes sont en train d’approcher depuis les quais d’embarquement. Quatre gardes, l’arme au poing et la mine sombre, encadrent un Commissaire de la Garde Impériale. Ce dernier est vêtu de son uniforme noir à épaulières et de son képi, et arbore une expression de profond mécontentement… Sebastion soupire. Cela ne lui dit rien qui vaille.
mercredi 4 novembre 2009
Rogue Trader : Prologue, Part 2
Ce soir, mercredi 4 novembre 2009, aura lieu la suite du scénario "Prologue" pour Rogue Trader.
Joueurs présents : Matthieu, Cyril, Ludovic, Fabrice, Bastien
Joueurs présents : Matthieu, Cyril, Ludovic, Fabrice, Bastien
lundi 26 octobre 2009
ROGUE TRADER, PROLOGUE - PART.1 : RESUME
Les flux du Warp tournoient, s’agitent, encerclent la frégate d’assaut de classe Tempest. Depuis le poste de commandement du Banespear, le capitaine Aubray observe les circonvolutions dérangeantes avec appréhension. Des flots périlleux, qui menacent à chaque instant de les engloutir. Une gueule béante qui n’attend qu’un faux pas pour les dévorer…
De chaque côté, des myriades de croiseurs, de cuirassés, de destroyers et de frégates les accompagnent. Près de dix mille bâtiments de la Marine Impériale. Une force de frappe colossale… Il voit au loin la silhouette du Penitence, le Cuirassé de classe Retribution de l’Amiral Tindel Vordele. Le nez du Sine Clementia, le Croiseur de classe Vengeance du capitaine Achae Strydensay. L’ombre de l’Ex Caelum, le Croiseur de bataille de classe Overlord du capitaine Ashwar Kekalkis…
Un signal d’alerte strident résonne dans le vaisseau. Dix minutes avant destination…
Il détourne son regard des sinuosités chamarrées de l’Empyrean, clignant des yeux. Seul sur son estrade circulaire, engoncé dans son siège de commandement, il observe ses hommes, noyé dans ses propres pensées. Et ses craintes…
Au-dessus de lui, le navigateur du vaisseau, impassible, fixe de son troisième œil les méandres de l’Immaterium. Ses bras pâles, filandreux et de texture huileuse reposent sur les accoudoirs de son siège. Ses mains trempent dans une substance bleutée et visqueuse, et son visage semble légèrement plus crispé qu’à l’accoutumée. Mais il sait très bien que déchiffrer un membre de la Navis Nobilite est souvent voué à l’échec. Un être immobile, aux yeux clos derrière le cercle de fer qui bande ses yeux, imperturbable au sein du ballet bourdonnant des Servitors et des cogitateurs qui l’assistent.
A sa droite, les vigies effectuent les derniers préparatifs pour actionner les Augures Auspex et tous les systèmes de détection à leur sortie des courants du Warp, désormais imminente, sous la supervision de l’Astropathe Transcendant Gillam. Ce dernier trône au sein de son chœur astropathique, comme un chef d’orchestre devant ses musiciens. Chaque astropathe murmure des paroles indistinctes, captant des échanges, des conversations et les relayant de leur propre voix. Cacophonie de paroles et de mots… Mais Gillam semble toutes les écouter, scrutant leurs âmes pour en tirer des informations importantes. Mais il demeure silencieux. Il l’alerterait à la moindre communication capitale…
A sa gauche, l’Explorator Theodorus règne sur ses propres Servitors et cogitateurs. Sa silhouette voutée et encapuchonnée vibre, auréolée de fumée et de vapeur émanant de ses circuits activés. Seuls ses bras couturés sont visibles, arborant des electoos pulsant d’une pâle lueur rougeâtre et des greffons mécaaugmentiques reliés par un réseau de câblages complexe au système de combat et aux systèmes de monitorage du navire. De l’huile noirâtre suinte de ses interfaces biomécaniques…
Juste en contrebas, Aubray voit les mains du Voidmaster virevolter sur les consoles de contrôle situées des deux côtés de sa tête, ajustant la trajectoire, activant les générateurs de propulsion subluminique, réglant la vitesse. Puis il s’empare de l’énorme manche articulé, qui se déploie et s’arcboute en face de lui, plus grand que son corps entier, pour passer en manuel…
Aubray sent une présence à ses côtés. Son second semble s’impatienter. Le capitaine le dévisage. Il sait tout ce qui doit être fait, et dit. Mais son angoisse lui noue soudain le ventre. Il tente de faire taire sa détresse, son anxiété. Il ne doit pas faillir. Il ne doit pas laisser filtrer sa peur…
- Branle-bas de combat. Que tous les hommes se présentent aux postes de combat. Armez les tourelles. Batteries antiaériennes. Macrocannons. Batteries Sunsears. Préparez à faire feu. Positionnez les chasseurs sur les rampes de lancement. Lightnings et Thunderhawks, escadrons 1 à 36 pour décollage imminent.
- Bien, mon capitaine.
La voix caverneuse et chuintante du navigateur résonne au-dessus le lui, alors que des graphes s’affichent sur les écrans de contrôle.
- Je détecte des perturbations Warp. Anomalies et singularités de catégories alpha…
Aubray regarde les relevés et peste intérieurement. Il s’y attendait, bien sûr. Mais la magnitude de ces distorsions avait de quoi donner des sueurs froides.
- Magos, allouez des cogitateurs pour calculer une trajectoire de sortie optimale. Evitons de nous vaporiser dans un astre, voulez-vous ?
- Oui, capitaine.
Même avec une puissance de calcul phénoménale, les risques d’erreur et les marges de distance restaient grandes. Et il ne le savait que trop bien.
Aubray entend un léger toussotement. Son second, à nouveau, la mine grave et gênée.
- Si je puis me permettre, capitaine. Le moral des troupes est affecté par… la nature de l’ennemi que nous devons combattre. Peut-être un discours pourrait leur redonner du courage ?
« Deux minutes avant sortie Warp »
Le capitaine ne le savait que trop bien. Mais comment trouver les mots justes lorsque l’on était soi-même en proie au doute ? Il soupire longuement. D’un revers de la main, il active les canaux Vox du vaisseau. L’émetteur crépite et un léger larsen se diffuse dans le poste de commandement, ainsi que dans tout le bâtiment.
- Ici le capitaine. Je ne vous le cacherai pas. Le combat auquel nous allons nous confronter sera l’un des plus difficiles que nous aurons à mener. Notre ennemi est impitoyable, et ne nous fera aucun cadeau. Ce sont des abominations qui n’ont jamais connu la lumière de l’Empereur-Dieu… Mais c’est aussi pour cela que nous allons triompher. Car l’Empereur-Dieu est de notre côté ! Qu’il vous ait en Sa sainte garde !
Le Vox crachote une dernière fois et s’éteint. Tout le monde est silencieux…
« Une minute avant sortie Warp »
Le Magos bénit une dernière fois l’esprit de la machine du Banespear, enduisant sa console d’onguents et récitant des prières à l’Omnissiah… Les panneaux de protection descendent le long de la baie vitrée. Une lumière rouge emplit un instant le poste de commandement. Puis les lumières se rallument, plus ternes, tandis que des vidéos Pix apparaissent sur les vitres pour rendre compte de ce qu’il y a à l’extérieur, accompagnées de milliers de schémas et de diagrammes d’analyse.
Soudain, le monde semble vaciller, se distordre, hurler. Le vaisseau est arraché à l’Immaterium et se translate dans la réalité physique. Le bouclier s’ionise au contact des particules et des ondes solaires, projetant de longues langues irisées le long de ses parois… Aubray sent la bile lui monter à la gorge. Tout semble tanguer, et il lutte pour reprendre ses esprits. Pourra-t-il un jour s’habituer à cela ?
Immédiatement, les vigies lancent tous les protocoles de détection. Les senseurs s’activent, les moniteurs affichent graphes, relevés de calcul… Puis une carte est projetée par les holoprojecteurs. Et l’alarme de collision résonne.
Malgré leur décélération, ils voient grossir en face d’eux une gigantesque nuée grouillante et bourdonnante. A bâbord, la surface de la planète Sanctuaire. Loin à tribord, sa lune, Géhenne. Les deux globes, qui continuent de grossir, sont obscurcis par des essaims de millions de Drones… Un bras tentaculaire se déverse sur la planète, mais un autre plus petit en émane, comme un polype s’étendant et s’étendant encore pour agripper sa proie… Et en effet, celui-ci vise une flotte au signalement inconnu. Les voilà donc, ces Tyranides !
Mais cette vision d’horreur est vite supplantée par le caractère critique de leur situation. Ils foncent sur le polype griffu, et sans mesure adaptée, ils traverseront l’essaim avant de trouver leur vitesse de croisière…
- Activez les rétrofusées ! Modifier vitesse et cap, 30 degrés tribord !
Le Voidmaster grogne. En une poignée de seconde, tout leur environnement semble ralentir et dévier. Les signaux de collision s’activent de plus belle. Ils dévient vers la flotte inconnue. Le Voidmaster rugit, et la proue du vaisseau remonte par rapport au plan de cartographie galactique.
Aubray observe la flotte grandir dans les écrans de contrôle, et remarque l’architecture étrange des navires. Ce ne sont pas des vaisseaux de facture impériale. Ni même humaine ! L’un d’eux est oblong et effilé, comme une goutte d’argent poli. Un autre arbore de somptueuses voiles solaires, éblouissantes et aériennes. D’autres vaisseaux encore semblent anciens et décrépits, massifs et anguleux. Des vaisseaux humains, ceux-là, mais comme sortis d’un autre temps.
Le transport sur lequel ils fonçaient disparaît des moniteurs, alors qu'il passe sous le vaisseau. Sa vue est remplacée par un crissement suraigu, tandis que la structure du vaisseau semble s’ébranler. Bouclier racle contre bouclier… les deux vaisseaux évitent d’une centaine de mètres la collision.
- Rapport de détection !
- Nous avons été coupés du reste de la flotte, capitaine ! Nous sommes beaucoup trop loin par rapport aux estimations de sortie !
Isolés.
Soudain, une voix s’élève plus fort dans le chœur astropathique. Gillam écoute. Un message de l’amirauté. « Engagez l’ennemi. Feu à volonté sur les nuées Tyranides et la flotte impie ! ». L’Astropathe Transcendant convoie le message à Aubray. Mais déjà une autre voix s’élève… Dissonante. Etrange. Inhumaine. En provenance de la flotte Xeno.
Aubray jauge la situation. Engager les deux ennemis serait un suicide dans leur position. Ils se feraient prendre entre deux feux. Il observe le polype se distendre, s’ouvrir comme une gueule pour les avaler… Et commence à entrevoir les Drones. Des millions. Des milliards…
- Augmentez les boucliers à bâbord à 70%, préparez à faire feu sur les Tyranides !
Gillam hèle le capitaine. Celui-ci se retourne vers lui.
- Un responsable de la flotte Xeno veut vous parler, capitaine.
Aubray déglutit, incrédule. Un message ? Il fait un bref signe de tête à l’attention de l’astropathe. Le chœur astropathe entonne une langoureuse mélopée. Un visage apparaît au-dessus d’eux, difforme, horrible, inhumain. Un xenomorphe ! Le capitaine réprime sa haine et son dégoût.
- Ici le Benedictus de l’Interex. Nous ne sommes pas vos ennemis. Il y a ici des femmes et des enfants. N’engagez pas le combat. Nous nous retirons, et demandons votre aide pour couvrir notre retraite.
Un cri au sein du chœur… Gillam grimace. Un nouveau message de l’amirauté. « Engagez le flotte xenophile ! C’est un ordre ! » Il relaie à nouveau le message. Aubray hésite. Que faire ? Il ne peut désobéir à un ordre direct de ses supérieurs, mais attaquer serait une folie. Le tentacule Tyranide continue d’enfler dans leur direction, multitude de vautours prêts à les déchiqueter… « Engagez la flotte, par le Saint Empereur, ou je vous assigne tous en cour martiale ! »
Aubray peste. La flotte de l’Interex n’a ciblé aucun canon sur leur navire. Ils ne sont aucunement agressifs… « Capitaine Aubray ! » Soudain, il prend sa décision.
- Magos, calculez des solutions de tirs vers un transport civil.
Le Magos s’exécute. Immédiatement, des barges de combat de la flotte de l’Interex activent leurs systèmes de combat. Les vaisseaux amorcent une rotation pour se mettre en position de tirs. Quoi ? Ils seraient prêts à mourir ?
- Préparez trois navettes d’abordage et mobilisez six escadrons de soldats. Qu’ils se tiennent prêts à décoller. Gillam, passez-moi le Benedictus.
Le visage du Xeno à la peau parcheminée et argentée apparaît à nouveau. Ses traits sont déformés par la haine et un grognement rauque résonne dans sa gorge.
- Vous l’aurez voulu, humains… Nous vous avons daigné vous céder l’Anathame. Elle est désormais votre responsabilité. Il appartient à vous de décider de si elle vous mènera à la gloire ou à la damnation. Mais vous souhaitez encore attaquer ? Votre race n’existe que pour la destruction. Vous avez ce que vous désiriez ! Que voulez-vous d’autre, vermine ? Notre mort ?
Aubray dévisage le Benedictus.
- Trois navettes vont quitter la frégate. Je vous conseille de les laisser aborder votre vaisseau…
La réaction du Xeno est immédiate. Son rugissement emplit la salle de commandement.
- Si vous lancez ces vaisseaux, nous considérerons cela comme une déclaration de guerre ! Nous connaissons vos penchants volages et votre inconstance. Vos promesses ne sont que du vent. Nous ne vous permettrons pas de souiller notre flotte de votre présence !
Etaient-ils fous ? Il tentait seulement de leur faire gagner du temps. Ne pouvait-il pas le comprendre ? Aubray regarde le faciès anguleux du Benedictus, incrédule. Mais un choix devait être fait. Et vite.
- Si vous résistez, ce sera votre mort.
- Soit vous nous laissez partir, comme vous l’a ordonné l’Inquisiteur Arcturos. Soit vous attaquez, et nous restons pour lutter jusqu’à notre extinction. Et la vôtre. Ma patience a ses limites. Ainsi que ma magnanimité.
Mais de quoi parlait-il ? Un inquisiteur ?
« Distance de tir sur les Drones dans 2 minutes »
Un lourd silence s’installe, tandis qu’Aubray et le Benedictus se dévisagent… Gillam canalise la puissance de ses astropathes et sonde la flotte impériale à la recherche d’informations. Et se heurte à un système de brouillage émanant du Penitence. Il centralise plus de puissance psychique pour forcer le passage, et y parvient avec peine. Pour découvrir un message qui était transmis tout du long par l’Aeternum, le Cuirassé de classe Emperor du Seigneur Commandeur Kervan Storvak, le chef suprême de la flotte impériale… « N’engagez pas la flotte de l’Interex. Concentrez le feu sur la flotte-ruche Tyranide »
Gillam en informe tout de suite le capitaine, qui n’en croit pas ses oreilles… L’Amiral Tindel Vordele a délibérément masqué les ordres du haut commandement et tenté de les contraindre à attaquer ? Quel intérêt avait-il à faire cela ? L’astropathe demande confirmation auprès de son homologue de l’Aeternum, qui confirme l’ordre de ne pas tirer sur l’Interex et de concentrer les feux sur les Tyranides. En attendant les renforts…
- Boucliers tribord à 30%, reportez toutes les batteries sur les Drones Tyranides !
« Contact ! »
- Feu à volonté !
Tous les canons rugissent. Un déluge de projectiles incandescents zèbre l’espace en direction des nuées tournoyantes. Comme une traînée de poudre, des déflagrations éclosent, silencieuses, au sein des myriades tourbillonnantes. La nuée se scinde en deux langues pullulantes, brisée par les tirs, mais approchent de plus belle.
- Lancez les chasseurs !
Aubray regarde ses escadrons de Lightnings et de Thunderhawks filer dans l’obscurité du ciel, à la rencontre de l’ennemi. Près de deux mille chasseurs engagent les Drones Tyranides par les flancs, dispersant l’ennemi, brisant leur cohésion, tandis que les tourelles de défense et que la grille de défense anti-aérienne les pilonnent sans ménagement. Un ballet infernal et confus débute alors, constellé d’explosions silencieuses, de fleurs de feu et de sang. Une danse de mort…
les vaisseaux de l'Interex ont repris leur retraite, indifférents à leur sort.
La frégate tient bon, cependant. Les Drones ne parviennent pas à percer sa grille de défense, et les chasseurs, de plus en plus nombreux dans les airs, se démènent face aux hordes d’abominations biomécaniques. Mais les marées successives de Tyranides ne semblent pas vouloir se tarir.
Soudain, les vigies captent l’approche d’une masse de densité phénoménale au sein de la nuée de Drones. Horrifié, l’équipage voit soudain les myriades s’entrouvrir pour laisser place à un vaisseau titanesque. Un croiseur Razorfiend !
Aubray concentre toute l’attention du Banespear sur le monstre ennemi. Toutes les batteries font feu, mais ne semblent même pas le ralentir. Le capitaine détourne plusieurs escadrons pour tenter de frapper les sacs de propulsion bioénergétique du Razorfiend. Mais rien ne semble vouloir mettre un terme à son inéluctable approche.
Toute la baie vitrée semble désormais obscurcie par le Razorfiend. Le croiseur ennemi fait plus de quatre fois la taille de la frêle frégate… Aubray donne des ordres pour repositionner le Banespear et aligner les macrocannons, tout en se préparant au déluge de missiles et de plasma ennemis. Tous savent qu’ils n’ont que peu de chance de survivre face à un tel titan.
Gillam tente le tout pour le tout. Il canalise l’énergie de son chœur astropathique pour tenter de frapper pyschiquement le Razorfiend. Son esprit se fraie un chemin dans le dédale étranger et déstabilisant de la conscience labyrinthique du Tyranide. Il sent la folie, la panique, la terreur. Trois ombres lorgnant au-dessus de ses frêles épaules, rongeant son esprit. Trois gorgones comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, prêtes à dévorer son âme et sa santé psychique. Mais il parvient à trouver l’âme du vaisseau dans le maelström de l’esprit-ruche… Et frappe.
Les deux vaisseaux se présentent leur flanc bâbord, prêts à faire feu. Soudain, le colosse semble dévier de sa trajectoire et dériver légèrement… C’est le moment ou jamais.
- Feu !
Theodorus, d’une impulsion de son esprit, envoie les autorisations de tirer à toutes les batteries. Les lourds cannons crachent, éjectant leur douille ou leur cellule énergétique éléphantesque dans un panache de vapeur assourdissant, tandis qu’une autre munition prend place dans le barillet. Des silhouettes d’ingénieurs et de prêtres voûtés du Mechanicus œuvrent comme des abeilles sur les armes, monitorant leur température, calibrant les frappes…
La mélodie du chœur pousse un gémissement strident, brisant l’harmonie de leur mélopée. Des astropathes s’effondrent, tués par l’effort, tandis que la litanie devient un temps lamentation… Gillam cligne des yeux pour chasser les gouttes de sueur qui perlent de son front.
Les salves se brisent sur la dense carapace du Razorfiend. Des amas de cartilage, de fragments d’ailes membraneuses, de chitine et de chair purulente giclent dans l’espace, auréolés d’une gaze diffuse d’hémolymphe et de pus verdâtre… Mais l’exosquelette semble à peine entamé.
C’est au tour de l’abomination de répliquer. Ses glandes se gonflent soudain, et vomissent du plasma fumant. Nimbés d’un halo de gouttelettes incandescentes, les crachats s’abattent comme une brume ardente sur la gangue du vaisseau, balayant les boucliers saturés et corrodant la coque. Toute la structure s’ébranle, alors qu’une complainte dissonante résonne dans le vaisseau. Le Magos grimace. L’esprit de la machine est en train de crier. Et en effet, le métal se désagrège, grince, crisse…
- Où sont les renforts ?
L’Astropathe Transcendant centralise à nouveau les âmes de son chœur pour composer une lance psychique. Et frappe l’esprit de la bête. D’autres astropathes tombent, tandis que Gillam, accablé, harassé et le souffle court, réprime sa propre fatigue. Des points noirs dansent devant ses yeux, le goût du sang dans sa bouche…
Des deux côtés, les tirs continuent de fuser. Le Razorfiend semble de nouveau tanguer. Les chasseurs en profitent pour tenter une percée vers ses sacs de propulsion. Mais la tentative échoue. Theodorus tremble, tandis que l’esprit de la machine gémit et hurle de douleur. De nombreuses avaries écorchent l’intégrité physique et mentale du Banespear. Son écrin n’est plus qu’une masse de métal fondu et torturé… Le Magos plie sous la douleur, mais résiste. Il faut tenir bon…
- Des nouvelles des renforts ?
Les glandes de plasma se contractent à nouveau, et expulsent une nouvelle décharge de liquide corrosif. Du coin de l’œil, Aubray voit le jet de plasma se rapprocher du poste de commandement. Il ne peut que regarder la salve approcher. Il serre les dents…
Le choc ébranle le poste de commandement. Dans un déluge d’étincelles, de bris de verre et de shrapnels acérés, les hommes sont projetés dans tous les sens. Aubray s’agrippe comme il peut, tandis qu’il sent soudain un vent cinglant lui fouetter le visage. Theodorus parvient in extremis à se cramponner. Tout l’air du compartiment semble soudain tournoyer furieusement, alors qu’il file à travers la brèche dans les volets de protection de la baie vitrée… Le capitaine a de plus en plus de mal à respirer, et lutte pour se maintenir arrimé. Il n’entend même pas son propre hurlement. Toutes les alarmes crient, vague murmure planant au-dessus des vociférations du vent… Aubray voit des hommes lâcher prise, et en une fraction de seconde, être aspirés dans l’ouverture béante.
Un pas après l’autre, il parvient au sas, luttant contre le vent qui cherche à l’aspirer, griffant ses vêtements comme des doigts fantomatiques et affamés. Theodorus et Gillam parviennent tous les deux à s’extraire, avant que l’écoutille ne se ferme derrière eux.
Les lumières d’alerte peignent les corridors d’un rouge lugubre, tandis que les sirènes braillent. Toute la structure du vaisseau tremble, tangue, s’ébroue. L’air vicié est devenu quasi irrespirable. Depuis un relais de communication, Aubray donne ce qu’il pense être ses derniers ordres. Concentrez les tirs. Envoyez tous les chasseurs que vous pouvez. Le vaisseau à l’agonie crisse et hurle, tandis que les dernières batteries actives continuent de pilonner le bâtiment ennemi.
Aubray demande au Magos de faire une estimation des dégâts. Ils sont sévères : tout le système de survie du vaisseau est hors d’état de fonctionner. Des feux et des dépressurisations ont éclaté de part et d’autre du vaisseau. L’assainissement de l’air est endommagé, et pire encore, les systèmes de propulsion sont hors service. Le Banespear n’est plus qu’une épave laissée à la dérive…
Derniers soubresauts avant la mort…
Non, ne pas abandonner. Jusqu’au bout. Aubray regarde à travers la baie vitrée fissurée les chasseurs survoler le Razorfiend. Le croiseur ennemi a aussi énormément souffert, et suppure un ichor infâme qui semble l’entourer comme un nuage infect. Les Lightnings continuent d’engager les forces ennemies, protégeant un escadron de Thunderhawks et de bombardiers qui file vers l’ennemi…
Aubray regarde fixement les petits points lumineux tracer leur chemin jusqu’à la surface du monstre. Encore un peu plus. Un peu plus. Très Saint Empereur-Dieu, faites en sorte qu’ils atteignent les sacs… Faites en sorte…
Les chasseurs lâchent leurs ogives. Tout le monde retient son souffle…
Soudain, une explosion de viscères et de chitine bourgeonne dans l’espace. Aubray tressaute sous le coup de la surprise. L’arrière du Razorfiend se fissure et éclate dans un silence de mort, son plasma de propulsion s’enflammant sous les tirs des chasseurs. Sans un bruit, le croiseur ennemi se disloque, et se répand, tandis que son cœur implose. Une corolle de suppurations imbibe l’espace, comme une fleur évanescente constituée de pus et de lymphe se dispersant en volutes serpentines…
Partout, des hurlements de joie retentissent. Ils ont coulé un Razorfiend. Mais déjà, les nuées Tyranides engloutissent sa carcasse et se ruent vers eux. Une gloire de courte durée, donc… Aubray sourit piteusement.
Mais à sa surprise, un vaisseau apparait dans son champ de vision. Il le reconnaît. L’Iter Splendere, le magnifique Croiseur de bataille d’Heton Caleda, Capitaine de compagnie du Chapitre Astartes des Ultramarines et Vétéran des Guerres Tyranides. Les renforts sont enfin arrivés pour prendre la relève. Il soupire, alors que tous ses membres se mettent à grelotter...
Il pose une main sur le mur pour se stabiliser. Et rit, sous le regard blanc et vide de Gillam et celui, insondable, de Theodorus. Le Banespear dérive dans l’espace, et s’éloigne lentement du théâtre des combats…
mercredi 21 octobre 2009
Rogue Trader : Prologue
Ce soir, mercredi 21 octobre 2009, débutera la campagne de Rogue Trader.
Joueurs présents : Matthieu, Cyril, Ludovic
Joueurs présents : Matthieu, Cyril, Ludovic
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